La ville méditerranéenne dans son environnement

Depuis 2020, l’AVITEM a construit avec notamment ses partenaires algériens un corpus de réflexions autour d’actions et de savoirs favorisant la résilience urbaine en s’appuyant en premier lieu sur les savoirs traditionnels. Cette approche coutumière a ensuite été couplée, dans le cadre d’une série de webinaires portant notamment sur les principales ressources de Méditerranée, avec des solutions territoriales innovantes. Ces recherches ont mis en évidence différents facteurs de réussite : la priorisation aux matériaux et savoir-faire locaux, la frugalité de consommation des ressources, les montages favorisant la solidarité financière et le rôle spécifique des populations à travers leur implication dans les projets les concernant.

Ce dernier point est particulièrement mis en avant dans l’accompagnement par l’AVITEM d’un projet visant à atténuer la dégradation des berges du Lac de Bizerte et à accélérer leur réappropriation par la population riveraine. Dans ce programme élaboré en lien avec les partenaires tunisiens, il s’agit de favoriser la mobilisation des citoyens afin de stimuler et renforcer l’action publique.

Il a résulté de ces travaux une série d’opuscules, les 5 Livrets « Résilience urbaine et Adaptation au changement climatique – Solutions innovantes » qui retracent les réflexions des intervenants, aménageurs, chercheurs, collectivités territoriales, entreprises innovantes et startups. Ces fascicules sont en accès libre sur le site de l’AVITEM, onglet Ressources. Portant bien évidemment sur la zone Méditerranée, ils concernent les apprentissages à retenir de l’initiative du Ksar Tafilelt (2021), une meilleure gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, enfin, la capacité à identifier et retenir des techniques peu coûteuses et facilement diffusables avec le low-tech (2022).

 

Il est à noter que ces travaux viennent prolonger les axes développés antérieurement par le Pôle Partenariats, portant notamment sur la relation ville-port. En effet, la thématique « énergie » par exemple, particulièrement creusée en 2022 (lien du webinaire https://www.youtube.com/watch?v=qOXHwAIWCuU&t=143s), au cours duquel il a été rappelé que la mer Méditerranée est et reste un des canaux privilégiés pour le transit de combustibles, a également mis en évidence la rôle des ports méditerranéens dans ce cadre.

Rappelons que la réflexion portée par l’AVITEM de 2018 à 2020 visait à mieux comprendre l’évolution récente des relations entre la ville et le port, celle-ci étant tout autant marquée par les changements survenus dans l’activité portuaire que par les nouvelles dynamiques urbaines. Nous avions identifié que les mutations de l’activité des ports traduisaient à la fois les révolutions technologiques, la chute rapide de la valeur de certaines marchandises (produits dérivés du pétrole) et l’accroissement quasi illimité de la taille des navires. En découlaient des déplacements des activités portuaires vers de nouveaux sites à la périphérie des agglomérations, ces évolutions accélérées bouleversant l’équilibre des cités portuaires autant dans leurs composantes spatiales que dans leurs composantes humaines.