Concours photo Cool Noons chaleur urbaine en Méditerranée

Concours photo Cool Noons chaleur urbaine en Méditerranée

Une invitation visuelle du projet européen Cool Noons sur la chaleur en ville.
Participations du 07 juillet au 30 septembre 2025.

Dans le cadre du projet européen Cool Noons, nous lançons un appel à participation destiné à toutes les personnes photographes, créatrices d’images, flâneuses urbaines, habitantes des villes méditerranéennes, touristes ou rêveuses du quotidien.

Ce projet, mené dans cinq villes du sud de l’EuropeMarseille, Dubrovnik, Lisbonne, Imola et Budva – explore comment le tourisme urbain s’adapte au changement climatique, en particulier face à l’intensification des vagues de chaleur.

Mais loin d’une approche purement technique ou distante, nous voulons poétiser les formes de résistance : documenter les corps qui s’adaptent, les gestes qui apaisent, les refuges improvisés, et l’inventivité du quotidien sous le soleil brûlant.

Récompenses du concours

Vos projets doivent documenter l’une des cinq villes du projet Cool Noons : Marseille, Dubrovnik, Lisbonne, Imola et Budva.

Les 3 meilleures photos sélectionnées par notre jury seront récompensées :

  • 1er prix : trajet aller-retour dans une des villes du projet (pour un montant maximal de 360 euros)
  • 2e prix : matériel photo (pour un montant maximum de 200 euros)
  • 3e prix : 2 heures de mentorat artistique professionnel avec le collectif Heartline (restructuration du portfolio, soutien à la rédaction des candidatures, stratégies de développement)

Une sélection de 15 à 20 photos sera présentée dans des expositions euro-méditerranéennes à Athènes, Budva, Coimbra, Dubrovnik, Imola, Lisbonne et Marseille au premier semestre 2026.

Votre candidature

Vous résidez ou visitez l’une des villes du projet: Marseille, Dubrovnik, Lisbonne, Imola et Budva. Participation sans aucune limite d’âge, de 5 à 99 ans !

Calendrier & période de soumission

  • 07 juillet au 07 août > Envoyez vos candidatures et vos premières idées de projet
  • Aout ou septembre > Affinez votre projet lors d’un atelier en ligne animé par l’artiste visuelle Kmar Douagi
  • 30 septembre > Date limite d’envoi de votre projet final

Inspiration artistique – Capturer la réalité de la chaleur urbaine

Nous souhaitons voir la ville autrement

Ce concours est une invitation à révéler les dimensions sociales, politiques et sensorielles des villes sous stress thermique.
Comment les murs transpirent-ils ? Où se cachent les ombres bienveillantes ? Quelles communautés prennent soin les unes des autres ? Quelles formes d’imaginaires de la fraîcheur peuvent émerger entre béton, mer, poussière et bitume ?

Nous recherchons des images qui dépassent le regard touristique – des photographies qui capturent la ville comme un espace vécu, habité, parfois enduré. Donner à voir les vécus de celles et ceux qui restent une fois les touristes partis, qui subissent la montée des températures, souvent de manière inégalitaire.

Cet appel est une invitation à faire émerger des récits de justice climatique, de liens avec le vivant, d’hospitalité, de plaisir, de soin et de survie – dans les interstices du tourisme de masse et de la crise climatique.

Un atelier participatif en ligne

À l’issue de l’appel à participation, un atelier en ligne sera proposé à toutes les personnes ayant soumis une image ou une idée de projet.
Une session participative, en anglais, pour vous aider à développer ou affiner votre proposition, que ayez envoyé une idée initiale ou une première image. Vous aurez jusqu’au 30 septembre pour soumettre la version finale de votre projet.
Cet atelier n’est pas un cours magistral — c’est un espace collectif et horizontal pour réfléchir, partager et façonner vos propositions visuelles en dialogue avec d’autres.

Au programme

  • Réfléchir à la notion de regard situé et à l’importance de l’intention
  • Explorer ce que signifie écrire une image – avant ou après l’avoir prise
  • Travailler une légende courte, honnête et puissante pour accompagner votre photo
  • Partager des retours bienveillants en petits groupes ou en plénière (sans obligation de prise de parole)
  • Envisager le montage comme un outil narratif : comment sélectionner, ordonner, cadrer votre travail

Un atelier animé par Kmar Douagi

Kmar Douagi artiste visuelle et facilitatrice, dont la pratique est ancrée dans le documentaire et l’approche sociale, animera l’atelier participatif en ligne. À l’intersection de l’image et du récit, son travail photographique explore la vie quotidienne – profondément réelle – pour interroger, relier et déplacer les regards, comme l’illustre le cliché qu’elle a choisi d’associer au visuel du concours photo Cool Noons.

Elle explore le potentiel transformateur de la photographie à travers des projets collaboratifs et transnationaux, et est actuellement mentorée par l’École nationale de la photographie d’Arles (ENSP). Explorer le site internet et le compte Instagram de Kmar Douagi.

Entretien avec Kmar Douagi

Le projet Cool Noons interroge les transformations urbaines liées au réchauffement climatique, à travers l’expérience des vagues de chaleur dans les villes méditerranéennes. Quel rôle attribuez-vous à la photographie dans la narration de ces transformations ? 

Travailler sur un concours photographique inscrit dans un contexte méditerranéen, à la fois local et international, avec une ambition humaine, inclusive et documentariste, m’apparaît non seulement pertinent, mais vital. Les enjeux climatiques auxquels nous faisons face, interrogent profondément notre rapport à l’espace urbain et à la vie collective. La photographie peut, au-delà de la simple captation, devenir un geste critique, un outil de commentaire et de réflexion. 

Elle permet de mettre en lumière les stratégies d’adaptation déployées, de révéler les récits silencieux, les tensions invisibles, les formes d’ingéniosité quotidienne – une manière de lire la ville à hauteur d’expérience.  

Votre travail se définit comme une photographie du quotidien, “non spectaculaire mais profondément vraie”. Que signifie pour vous raconter la ville avec tendresse et lucidité ? 

Je crois profondément que la photographie ne doit pas chercher à embellir, mais à révéler. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’image parfaite, c’est ce qu’elle peut déclencher : une reconnaissance, un trouble, une mémoire partagée. Raconter la ville avec tendresse et lucidité, c’est accepter ses contradictions, ses ombres, ses silences — mais aussi ce qui y persiste : la solidarité, l’adaptation, l’attachement. 

Plutôt que de chercher à faire “de belles images”, j’aimerais guider des récits sincères… (présentation de l’atelier) 

Votre démarche se situe à la croisée de la narration documentaire, de la médiation sociale et de la création collective. Comment ces dimensions dialoguent-elles dans vos projets ? 

Je ne dissocie pas la création de la relation, l’intime du politique. Mon travail repose sur une attention portée aux contextes, aux personnes, aux récits qui émergent hors des cadres dominants. C’est pourquoi je conçois des dispositifs participatifs. 

La médiation n’est pas pour moi un outil secondaire : c’est le cœur du processus. Elle permet de créer des espaces de confiance, où l’image devient un langage partagé. À travers les éditions, les expositions, les ateliers, je cherche à mettre en circulation ces récits fragiles mais puissants. 

Kmar Douagi est photographe, scénographe et facilitatrice, née à Tunis et aujourd’hui basée à Marseille. À travers une pratique ancrée dans la narration documentaire, elle crée des espaces d’expression pour des voix marginalisées. Son langage visuel, sensible et incarné, s’inscrit dans une esthétique du quotidien — une photographie non pas spectaculaire ou lisse, mais profondément vraie, qui interroge, relie et décentre le regard. Lire les environnements urbains à travers l’expérience vécue et l’intime, raconter la ville autrement : avec honnêteté, tendresse et lucidité, en assumant ses aspérités, ses contradictions, ses silences. 

Co-fondatrice du collectif Uncivilized, elle conçoit et mène des projets artistiques inclusifs qui mêlent photographie, édition, ateliers participatifs et publications collaboratives dans plusieurs villes d’Europe. Son travail a été exposé internationalement — notamment aux Rencontres d’Arles, à la Glasgow Gallery of Photography et au Loosenart Gallery de Rome — et publié dans de nombreuses revues critiques et indépendantes (MyKali, Simulacrum, The Elephant in the Room, Lusted Men, Al Tiba9). En parallèle, elle développe une activité de transmission à travers des interventions pédagogiques centrées sur les récits situés et les pratiques collectives. 



Découvrir le projet Cool Noons

Le projet Cool Noons recense les actions de rafraîchissement menées dans cinq villes méditerranéennes, afin de repenser le tourisme et la vie urbaine pendant les heures les plus chaudes de la journée. Il promeut l’adaptation au climat, le confort thermique et l’aménagement des espaces publics.

Parcourrez le parcours fraicheur de Marseille et découvrez le projet européen (version anglaise) – des itinéraires urbains rafraîchissants (Cool Paths) au catalogue des solutions de rafraîchissement urbain