Concours photo en ligne : la chaleur urbaine dans les villes méditerranéennes
Une invitation visuelle du projet européen Cool Noons sur la chaleur en ville.
- Concours ouvert à toutes et tous
- Participation du 07 juillet au 30 septembre 2025
- Inscriptions et conditions de participation
Dans le cadre du projet européen Cool Noons, nous lançons un appel à participation destiné à toutes les personnes photographes, créatrices d’images, flâneuses urbaines, habitantes des villes méditerranéennes, touristes ou rêveuses du quotidien.
Ce projet, mené dans cinq villes du sud de l’Europe – Marseille, Dubrovnik, Lisbonne, Imola et Budva – explore comment le tourisme urbain s’adapte au changement climatique, en particulier face à l’intensification des vagues de chaleur.
Mais loin d’une approche purement technique ou distante, nous voulons poétiser les formes de résistance : documenter les corps qui s’adaptent, les gestes qui apaisent, les refuges improvisés, et l’inventivité du quotidien sous le soleil brûlant.
Entretien avec Kmar Douagi, l’image et le récit pour capturer les réalités urbaines
L’artiste visuelle Kmar Douagi s’associe au concours photo en ligne « La chaleur urbaine en Méditerranée » lancé à l’été 2025 par le projet européen Cool Noons.
Kmar Douagi est photographe, scénographe et facilitatrice, née à Tunis et aujourd’hui basée à Marseille. À travers une pratique ancrée dans la narration documentaire, elle crée des espaces d’expression pour des voix marginalisées. Son langage visuel, sensible et incarné, s’inscrit dans une esthétique du quotidien — une photographie non pas spectaculaire ou lisse, mais profondément vraie, qui interroge, relie et décentre le regard. Lire les environnements urbains à travers l’expérience vécue et l’intime, raconter la ville autrement : avec honnêteté, tendresse et lucidité, en assumant ses aspérités, ses contradictions, ses silences.
Co-fondatrice du collectif Uncivilized, elle conçoit et mène des projets artistiques inclusifs qui mêlent photographie, édition, ateliers participatifs et publications collaboratives dans plusieurs villes d’Europe. Son travail a été exposé internationalement — notamment aux Rencontres d’Arles, à la Glasgow Gallery of Photography et au Loosenart Gallery de Rome — et publié dans de nombreuses revues critiques et indépendantes (MyKali, Simulacrum, The Elephant in the Room, Lusted Men, Al Tiba9). En parallèle, elle développe une activité de transmission à travers des interventions pédagogiques centrées sur les récits situés et les pratiques collectives.
Portfolio de Kmar Douagi :
Entretien
Le projet Cool Noons interroge les transformations urbaines liées au réchauffement climatique, à travers l’expérience des vagues de chaleur dans les villes méditerranéennes. Quel rôle attribuez-vous à la photographie dans la narration de ces transformations ?
Travailler sur un concours photographique inscrit dans un contexte méditerranéen, à la fois local et international, avec une ambition humaine, inclusive et documentariste, m’apparaît non seulement pertinent, mais vital. Les enjeux climatiques auxquels nous faisons face, interrogent profondément notre rapport à l’espace urbain et à la vie collective. La photographie peut, au-delà de la simple captation, devenir un geste critique, un outil de commentaire et de réflexion.
Elle permet de mettre en lumière les stratégies d’adaptation déployées, de révéler les récits silencieux, les tensions invisibles, les formes d’ingéniosité quotidienne – une manière de lire la ville à hauteur d’expérience.
Votre travail se définit comme une photographie du quotidien, “non spectaculaire mais profondément vraie”. Que signifie pour vous raconter la ville avec tendresse et lucidité ?
Je crois profondément que la photographie ne doit pas chercher à embellir, mais à révéler. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’image parfaite, c’est ce qu’elle peut déclencher : une reconnaissance, un trouble, une mémoire partagée. Raconter la ville avec tendresse et lucidité, c’est accepter ses contradictions, ses ombres, ses silences — mais aussi ce qui y persiste : la solidarité, l’adaptation, l’attachement.
Plutôt que de chercher à faire “de belles images”, j’aimerais guider des récits sincères… (présentation de l’atelier)
Votre démarche se situe à la croisée de la narration documentaire, de la médiation sociale et de la création collective. Comment ces dimensions dialoguent-elles dans vos projets ?
Je ne dissocie pas la création de la relation, l’intime du politique. Mon travail repose sur une attention portée aux contextes, aux personnes, aux récits qui émergent hors des cadres dominants. C’est pourquoi je conçois des dispositifs participatifs.
La médiation n’est pas pour moi un outil secondaire : c’est le cœur du processus. Elle permet de créer des espaces de confiance, où l’image devient un langage partagé. À travers les éditions, les expositions, les ateliers, je cherche à mettre en circulation ces récits fragiles mais puissants.


